- Ô ma sauvage et cruelle Aurélia, notre dialogue par msn cette nuit m'a laissé dans un état proche de l'hébétude. Toi mon double féminin, comment peux-tu hésiter à t'abandonner corps et âme ? Où suis-je, sur ton carnet de bal ? Je te fais peur, c'est ça ?
Avec moi, le coup de la peur ne marche pas. "Nulle lâcheté n'écarte jamais la main du bourreau", ai-je écrit qq part. Tu l'as lue, cette phrase, puisque tu l'as écrite de ma main, faut pas jouer au plus fin, tes ruses et mes ruses, on s'en sortira pas, ma chérie.
Tu le sais, tu es toi-même la force qui coule dans mes veines, cette force qui a le pouvoir de t'emporter dans les extases physiques et mentales, de te faire découvrir les oasis de paradis cachées dans tes entrailles, et dans les mâchoires de l'univers.
Il y a qqc en toi qui me trouble, qqc de mystérieux qui te leurre et peut causer ta perte, et qu'il faut que tu mettes au jour. Je veux t'y aider... Là repose notre énergie mutuelle.
Sais-tu que ce qui s'est passé lors de notre première nuit, le 25 octobre, est rare dans une vie ?
Il y a eu l'alliance de deux alchimies, la rencontre de deux êtres doués pour se donner mutuellement la transe orgastique, doués pour l'élégance, la grandeur, et même pour le fugace bonheur terrestre.
Je ne vis pas dans un rêve. J'aime les enveloppes charnelles dont je me vêts, et j'assume même de temps à autre une vie sociale officielle et tout à fait honorable.
"In the middle of the night, I call your name."
- Démon ! Tu devrais savoir que le reflet de l'astre du jour ne présente jamais que l'une de ses faces. Tu as beau distribuer les cartes : "A toi... A moi... A toi..." Pleine ou pas, elle a su te jouer un de ses nombreux tours.
Je n'ai que faire de tes états d'âme, tu seras tjrs plus cruel que moi ! Et ma souffrance ne te sert qu'à t'embuer un peu plus l'esprit.
Repose-toi - jusqu'à notre prochaine rencontre, si elle a lieu... Et si jamais tu perds ma trace, sache écouter les vents hurlants... Catastrophes, douleurs, misères, leurs cris ne sont que vérité.
- Aurélia, des portes de l'enfer aux portes du paradis pour toi il n'y a qu'un pas à franchir. La question du bonheur ou de la souffrance est une dérobade. La question est : quel est le dieu qui nous a révélé l'un à l'autre ?
Et qui nous fait - non plus communiquer - mais nous unir, par-delà l'écran - quand bien même celui-ci est éteint...
Ce circuit qui relie certains êtres - comme un circuit veineux, ou comme les points d'acupuncture - invisible, et que nul ne peut circonscrire... Ferions-nous partie d'un Dieu vivant et éternel, Aurélia, dont nous serions les organes ? Ne nous devons-nous pas l'un à l'autre la plus parfaite entente ?
Cependant tu es devenue ma passion, Aurélia ! Je t'écoute, et il me semble entendre les pulsations de mon coeur - mais il y a cette force qui prend forme certaines nuits, où je te sais distincte de moi, et te sais seule.
Alors de ton corps je fais un laboratoire dont je possède les clefs. Et je me perds à plaisir dans ton labyrinthe organique où mille instrumentistes répètent la musique du générique de l'Apocalypse...
C'est pourquoi j'ai pris contact avec le Cerveau de ton corps - qui lis ces lignes avec tes jolis yeux.
Correction... Je n'ai plus les clefs !!! Je les cherche depuis que le Grand Inquisiteur m'a enfermé à l'intérieur de ton corps ("J'AVOUE TOUT ! LAISSEZ-MOI SORTIR !!!")... Plaisir ? Torture ?
Pardonne-moi, je me moque... Il fait si noir en toi.
J'effleure tes seins de l'intérieur. Je crains de te chatouiller. Je marche sous ce ciel rose en méditant... Je suis en toi, Aurélia, sous ton mini-slip Twiggy, tu le sens ?
- Toi l'intrus qui s'est permis d'entrer dans mon enveloppe charnelle... Je t'invite à la quitter tout de suite !!! Ce n'est pas une menace... c'est un avertissement.
L'hypersensibilité, tu connais ??? Tu ne devrais pas jouer avec... Entends ma réponse comme d'une incroyable violence.
Cependant, Terence ! Toi qui fais les questions et les réponses : quoi que tu en aies dit, la question du bonheur et de la souffrance n'est pas une dérobade, et tu le sais.
Alors, si tu détiens réellement les clefs universelles de la vie de mon corps... Changes-en la nature, qui est souffrance !
Prends garde que je n'abrège ma vie de douleur - car je suis ta moitié - et tu périrais !
- I love living in that body shaped by the Lord. Nevermind about that...
Terence
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