Candide Olenka,
Comment pourrais-je me détacher de toi ? - et pourtant Dieu sait que je sais battre l'air de mes immenses mains pour en chasser celles qui tournent autour de moi. C'est pas le moment, Olenka.
Non, je ne me détache pas de toi, mais comment faire ? - même si t'entendre tjrs en crise et suppliante est nul. Car alors même que je me dis après qqs coups de fil sans intérêt cette petite m'agace et peut vivre ou mourir - où comment pourquoi - je m'en fous...
Justement arrive un petit colis et je découvre des petits livrets rouges au titre mystérieux... Ton bouquin. Que tu m'envoies en cinq exemplaires.
Je lis, fébrilement mais me disant "pas de cadeaux je vais l'incendier elle qui accorde tant d'importance à mon avis". Et damned, l'odeur de soufre me prend aux narines - que je n'ai pas, comme toi, percées -, et les trompettes de l'Apocalypse m'éveillent à nouveau à ta douleur, ton errance, ta folie, et je me suis dit : "Pourquoi pas ?"
Hélas ! Moi, bien tranquille au milieu du butin de mes vieux crimes, me ménageant de sournoises conquêtes au fil d'aventures solitaires, il faudrait donc que j'envisage cette satanée fille de rien !
Et je regarde ton image - merci pour les photos, tu es sublime, mais de toi j'en ai déjà quarante - et ta famille ! tu me fais quoi, là ? -, tu écris "si éloignés, si proches"... et je t'ai appris quoi ? T'as oublié tes leçons, mon ange, pas de lieux communs, STP !
Bon, Olenka, même tes dérapages me touchent (mais stop les SMS !!!). Allez ! Si après cette lettre tu m'écris encore... t'as une chance, baby.
Ta fille aussi.
Terence