Sur un lit d'herbe séchée je créverai ouvert tel un fruit éclaté
Je créverai béant, sec, absurde, désespéré je me souviens
Contre mon corps trop rude tes courbes échouées
Je t'ai saignée, de mon sexe éperonnée, harponnée
Et puis tu es partie, à jamais, pour ne jamais revenir
Je créverai de toi, sans toi, brûlé de n'avoir su te dire
Je créverai intense, absurde, les ongles noyés de boue
La terre griffée, sans même un seul de tes cheveux
Aux cheveux d'une femme j'ai crocheté ma mémoire
C'est de ses cendres que mes paupières sont teintes
Et mes lèvres sont bleues de désespoir identique
Si j'avais une cigarette... Ô mort si douce à mes côtés
Tu fais semblant de lire ma mort plutôt que de me prendre
Alors sortons ! Je t'emprunte ta robe noire et tes talons aiguilles
Sortons ! Sortons parler, ma mort... Parlons de l'avenir.
Avec ta rose en haut des seins, ta poitrine superbe
Et sur le fil étrange indifférence qd je t'appelle tu souris
Tu t'annonces souriante et me dis : "Ta signature ?"
Manteau de deuil, pierreries, orné de drame et de silence
Où sont tes lèvres ? Les miennes ont un goût de semence
Ou de terre, je ne sais plus, je frappe tant contre ta porte,
La nuit - que le jour je suis trop faible pour venir
Mon attente a triste figure avec cet arc de ma queue tendue
Qui tangue, et tangue - je sais ta douleur et ma barque échouée
Alors ? Alors dis-moi les goûts subtils de ton corps
Les effluves secrètes de ton âme anxieuse
Je sais les mélodies que tu portes qui dorment et brûlent
En ton corps les messes et le volcan de ton ventre
A ma dernière goutte de sang écoulée, perdue, sucée
Prends-moi par la main de la lune, emmène-moi
Ma très chère, allons ensemble sur les routes obscures
Mas tu dors et te décomposes déjà - qu'importe !
Follement belle au bras de la Cruelle tu es l'Unique
Mes mains lasses se souviennent ton sexe tenu en coupe
Je crie dans l'océan - seul - et toi la tête renversée
Tes seins lourds au désert oriental incandescence mauve
Je ferai cheminer ta douleur là tout en bas au pôle de ton désir
Prends-moi ! A pleines mains - la bourse ou la vie
Te faire sourire je ne suis qu'un escroc je te donne les deux
Come on and dance ! chez moi le sang se porte en pendentif
Je t'aime amante immortelle de si longtemps je veille -
Je meurs de toi, sans toi - c'est de ta main que je voulais périr
Terence