3h41 du matin. Tu parles que je dors ! J'attends qu'elle parte... A 8h je la vire. Mais je ne me suis pas laissé souiller. J'ai repoussé toutes ses tentatives lamentables de baise. Je me suis un peu laissé caresser, mais vraiment juste par pure bonté, lui laisser un joli souvenir.
Il a tout de même fallu que je la maîtrise - et que je lui dise longuement ce qu'elle voulait entendre - pour être sûr qu'à un moment elle me laisse tranquille et s'écroule. Bon, et que je la fasse jouir.
Pas réussi, en fin de soirée, à la virer. Elle s'était défringuée et couchée dans mon pieu pendant que Vincent allait s'assommer sur le trottoir et se faire récupérer par les Pompiers.
Oui, j'avais d'abord reçu Vincent avant qu'Aurélie se pointe. C'est cet abruti de Vincent qui m'avait demandé d'être "gentil", et de répondre aux coups de fil de mes copines, agacé d'entendre le téléphone sonner et le répondeur diffuser les discours hystériques - avec musique appropriée en fond sonore - de filles suppliantes.
Et cette Aurélie, j'ai accepté bêtement qu'elle vienne - alors que j'espérais Laurence. Aurélie a une petite voix faible et adorable, craquante. Je me suis dit je vais pas la laisser dans cet état, Vincent est super beau gosse, je vais la lui refiler, ça la calmera.
Coup de fil aussi de Gilles, pour m'inviter à venir avec Céline danser au Café de la Gare à Porte-Dorée.
Là, je paie. Je paie ma sottise. Je tape cet article pour rentabiliser le truc - mais non c'est pas du cynisme. Je ne peux évidemment pas dormir tant que cette pétasse encombrera mon lit. Je sens son odeur derrière moi, c'est à vomir. Je dormirai à 8h30.
Ouais, ça va pas être facile de la virer à 8 h, je devrai avoir l'air très-décidé-très-préoccupé-déjà-ailleurs. Je dois aller voir Y. à 15h. Je rappellerai Laurence ce soir. Que vais-je faire d'ici 8h ?
Tout à l'heure c'était l'horreur, qd elle s'est enfin endormie (je lui ai fait avaler un cocktail de comprimés, une recette à moi, tu t'écroules sur l'instant, imparable). Putain j'étais coincé au bord du plumard par le corps flasque de cette bavasse qui prenait toute la place.
Aurélie, complètement camée, qui me lessive de clichés : "Tu ne serais pas un vampire ?" Hyper complexée devant moi, la gamine, et si absorbée par la crainte de ne pas formuler des trucs "intelligents" qu'elle ne porte aucune espèce d'intérêt à mes réponses : elle construit déjà une autre question, paniquée à l'idée que je pourrais placer un silence qu'elle ne pourrait pas combler.
Il est 4h pile, quelle situation humiliante. Et mon beau corps qui a manqué étouffer sous la sueur d'une fille anodine !
4h02. J'ai été surpris par la bonhomie bienveillante du flic qui parlait au corps inanimé devant chez moi : "Alors, Vincent, on a bien arrosé sa soirée ?" Se penchant vers le Vincent en question qui était peut-être déjà mort.
Surpris aussi que les flics, comme les pompiers, parlent avec moi un langage conforme à mon apparence de seigneur, s'excusant presque en me demandant le nom du quidam ensanglanté sur le trottoir.
Du coup, je me suis dit, guilleret, que si finalement Vincent crevait devant chez moi je n'aurais pas d'ennuis. Pendant ce temps je remarquai, un peu déçu, que Vincent se remettait à bouger, arrivait à décoller son crâne ensanglanté du trottoir, et se mettait sur un coude. Heureusement pour lui, il n'a pas tourné son visage vers moi. Je souriais de toute ma hauteur, et mon mépris l'aurait achevé. Quelle merde, ce mec !
Je me pressai de dire aux flics : "Bon, vous n'avez plus besoin de moi, je vous laisse avec l'épave." Ce qui les a fait marrer. Je notai en mémoire le "OK" complice d'un des flics, se retournant vers moi tandis qu'il s'éloignait, soutenant le corps avec son collègue. La tête de ce flic qui manifestement me prenait pour un autre, c'était à mourir de rire.
J'ai couru me lancer en imprécations violentes contre la pauvre Aurélie qui était descendue, trempant par mégarde ses pieds nus dans le sang de la victime : "Et s'il avait le sida, grosse conne !!!"
4h33. J'ai pris le portable et me suis allongé.
4h46. Aurélie a bougé. Je sens sa main qui se glisse sur ma cuisse. Putain, elle va tout de même pas se réveiller et remettre ça ! Remettre quoi, d'abord ? Caresses gluantes, j'en ai le coeur qui bat la chamade à l'idée d'à nouveau les subir.
Bon, ça me calme de taper sur l'ordi. Je lui glisse un lâche "J'arrive pas à dormir, ma chatte" pour éviter les soupçons sur mes pensées honteuses. Elle se pelotonne contre moi en roucoulant, je sens sa cuisse nue remonter vers mon sexe et je crains le pire. Mais non, elle pousse juste un gémissement et se rendort.
OK. Je vais discrètement me lever, aller dans la SDB me laver et boire bcp, bcp d'eau - me laver la gorge de l'haleine pourrie que cette pétasse exhale.
7h20. Je me suis fait jouir, ça fait penser à autre chose.
J'aimerais qu'Aurélie se réveille d'elle-même. Je n'ai pas le coeur à supporter une nouvelle scène, que je redoute si je la réveille juste pour lui dire de se barrer. Mal de tête. Va falloir que je me décide. Je traîne, je cherche le scénario idéal. Allumer la radio ? Un rien vulgaire, et la ficelle un peu grosse. Embuée de sommeil, elle sera trop sotte pour la discerner, mais assez parano pour la deviner. Non, c'est lourd, et de toute façon, en bonne paresseuse, une radio qui s'allume au petit matin c'est un signal qu'il est bien meilleur de continuer de dormir.
M'allonger près d'elle, faire semblant de dormir et lui filer un énorme coup de coude, je vois que ça. Non je rigole.
Bon, je vais rassembler ses vêtements et les déposer sur le palier, laisser la porte ouverte, puis soulever doucement Aurélie pour la porter sur le paillasson, et refermer la porte.
La classe.
Terence Carroll
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